NELSON, le dramaturge


     Nelson Rodrigues, né en 1912 et mort en 1980, est l’auteur fondateur du théâtre brésilien moderne. Polémique, il créa son théâtre désagréable qui aboutit à l'interdiction par la Censure de sept de  ses dix-sept pièces. Le modernisme est apparu au Brésil en 1922, mais au théâtre il n’arriva qu’avec le théâtre Rodriguéen, à travers sa deuxième pièce Vestido de Noiva (Robe de mariée), dont la première eut lieu en 1943.

    L'action de cette pièce se déroule sur trois différents plans : la réalité, l’hallucination et la mémoire. À travers cette structure, nous trouvons mis en scène les évènements réels en rapport avec l’inconscient de la femme qui vient de souffrir d’un accident, ses souvenirs et fantaisies. Cette non-linéarité inaugure une nouvelle esthétique et une nouvelle façon de faire du théâtre.

    Il faut tenir compte que jusque-là, le théâtre brésilien était composé de textes en langage très formel et avec des histoires sans grands conflits. Avant Robe de Mariée il avait écrit A Mulher sem Pecado (La femme sans péché), qui représenterait la frontière de la rupture de la conscience. Après Robe de Mariée, il a créé des pièces mythiques, qui traitaient des archétypes et de l’inconscient collectif : Algum de família (Album de famille), Anjo Negro (Ange Noir), Senhora dos afogados (Dame des noyés) et Dorotéia (Dorothée).

    Si avec Robe de Mariée il atteignit le succès, avec les pièces suivantes il effraya le public à travers ce qu’il appela « le théâtre désagréable ». Car les pièces sont pleines de sujets sexuels, d’incestes, de morts. Il affirma : « Il s’agit d’oeuvres pestilentielles, fétides, capables à elles seules de provoquer le typhus et la malaria parmi le public ». 

    Après cela, il créa le seul monologue : Valsa n 6 (Valse n 6). Il s’agit de l’histoire d’une adolescente qui fut tuée par son médecin. La pièce raconte cet instant de mort où, pour reconstruire son histoire, elle commence à lier ses souvenirs et fantasmes inconscients. Ensuite, il fit encore d’autres pièces psychologiques, jusqu’au moment où il mélange la psychologie et le mythe et crée le genre de pièces qu’il appela les tragédies cariocas (l'adjectif se rapportant aux citoyens de la ville Rio de Janeiro). 

    Cela veut dire aussi que ces piéces sont un retrait de ce que Nelson voit comme la réalité quotidienne carioca. Ce sont sept pièces, dont A falecida (La défunte), Perdoa-me por me traíres(Pardonne-moi de m’avoir trahi), Os sete gatinhos (Les sept Petits chats), Boca de Ouro (Bouche d’or), Beijo no asfalto (Le baiser sur l’asphalte), Bonitinha, mas ordinária (La phrase d’Otto) et A serpente (Le serpent). 


                 NELSON, dans sa complexité

   

    Nelson est né à Recife, au nord-est brésilien, le 23 août 1912. Quatre ans plus tard lui et sa famille ont déménagé à Rio de Janeiro (la capitale du pays à ce moment-là), qui devint l’inspiration de la majorité de son oeuvre. Les textes journalistiques, les chroniques, les romans et les pièces Rodriguéennes sont surtout un retrait de la réalité carioca,  ses moeurs, préjugés, conflits et sa culture.

    Son père Mário Rodrigues créa le journal A manhã (Le matin), où Nelson commença à travailler à l’âge de 13 ans. Ce travail le mit en contact avec affaires cas de police qu'il traitait en tant que journaliste, ainsi que plusieurs autres conflits humains qui l’inspirèrent, entre autres, à créer la série qu’il appela A vida como ela é (La vie comme elle est).

    Pour le cinquième fils d’une famille de quatorze, le nid familial était toujours un sujet central. Un des aspects les plus marquants et qui influencèrent son oeuvre angoissée, c’était la mort de son frère Roberto, en 1929. Une femme voulait se venger de leur père Mário, à cause d’une publication qui l’accusait d’être infidèle. Elle alla à la rédaction du journal et, ne trouvant pas leur père, elle tua Roberto. Deux mois plus tard, Mário lui même est mort, à cause de la consommation exagérée d'alcool.

    Un autre facteur qui inspirait le travail de Rodrigues était le football. Passionné par l'équipe Fluminense, il écrivit sur le sport de façon inégalée dans le journalisme. Comme le mentionna une fois sur son blog le journaliste Paulo Nogueira, le football chez Nelson Rodrigues était vraiment plus intéressant que le réel.

  La politique est un autre domaine polémique où Rodrigues devint une figure importante et influente. Considéré conservateur et réactionnaire, Nelson se positionnait pour la dictature militaire qui commanda le Brésil entre 1964 et 1985 (cinq ans après sa mort). Pendant que plusieurs artistes souffrèrent de la violence de la police contre ceux qui luttaient pour un gouvernement de gauche et furent même exilés du pays, Rodrigues faisait de nombreux compliments à l’extrème droite et aux présidents militaires. Son opinion changea toutefois à la fin de sa vie quand son fils et d'autres jeunes furent torturés dans les prisons. 

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